les souvenirs et les pensées de Roger Bernard...
on a la télé!...
La télévision, c'est quelque chose, tout de même! Mon oncle s'est offert ce "monument" lourd et assez triste finalement et encombrant. Quelle marque? Je ne le sais plus. En tout cas, c'était un modèle bien de chez nous sans doute car on en fabriquait en France dans ces temps plutôt anciens. Et du robuste, en plus!!
Mais? Que voit-on dedans, à l'information du jour? Les mêmes cargots russes, avec leurs missiles russes bien sûr retournant dare-dare vers la Mère-Patrie... Peut-être ma cousine Dany s'en souvient-elle? Mais j'ai dit à tous que je les avais vus de près, il y a seulemment quelques jours.
Il y a un peu de décalage, car la censure a dû écrèmer quelques informations (j'insiste sur ce mot); ce n'est pas de l'info, ni du flash info, ni une brève; c'est du lourd!!
Bon; je sens que je vais dormir, car le rythme de vie à la mer est différent et crée un décalage dans mes journées ordinaires.... Voilà; j'étais donc il y a quelques semaines encore "petit castor" en voyage ou en croisière; mais j'ai bien muri à voir toutes ces bontés de la vie qui n'est pas toujours simple et tranquille. Il y a toujours des gens sournois qui cherchent à gâcher tout ça!
La prochaine sortie sera chaude, m'est avis!
Mais? Que voit-on dedans, à l'information du jour? Les mêmes cargots russes, avec leurs missiles russes bien sûr retournant dare-dare vers la Mère-Patrie... Peut-être ma cousine Dany s'en souvient-elle? Mais j'ai dit à tous que je les avais vus de près, il y a seulemment quelques jours.
Il y a un peu de décalage, car la censure a dû écrèmer quelques informations (j'insiste sur ce mot); ce n'est pas de l'info, ni du flash info, ni une brève; c'est du lourd!!
Bon; je sens que je vais dormir, car le rythme de vie à la mer est différent et crée un décalage dans mes journées ordinaires.... Voilà; j'étais donc il y a quelques semaines encore "petit castor" en voyage ou en croisière; mais j'ai bien muri à voir toutes ces bontés de la vie qui n'est pas toujours simple et tranquille. Il y a toujours des gens sournois qui cherchent à gâcher tout ça!
La prochaine sortie sera chaude, m'est avis!
vamos a Puerto-Rico....
A San-Juan de Puerto-Rico!
Le bateau manoeuvre à droite, puis à gauche, entre les "coffres" des bateaux guerriers, et nous voilà presque accostés. Le bassin est étroit; pour éviter des ennuis, le commandant et son second ont fort à faire!
Garde montante, étrave, sur les défenses en bois du quai, le petit remorqueur a juste de quoi passer à l'arrière; les hélices remuent la vase jaunâtre du fond. Tout un art de manoeuvriers!!
Il faut dire que sur l'autre rive, se trouve l'aéroport derrière ses grillages, et tout plat commme il se doit. N'oublions pas non plus les éternels soldats! Ceux d'ici sont moins hargneux et plus détendus; mais ils sont bien présents.
Hardi, beau militaire!! Nikita a abdiqué et ramène ses fusées nucléaires. Il était temps! Il a perdu le bras de fer, et John (Kennedy??) est satisfait. Ainsi, nous baignons dans la sérénité, le danger est éloigné.
Pour mes premiers voyages, je suis servi! Ah! Les Antilles!...Les Doudoux, le rhum un peu beaucooup!!
Retournons chez nous.
Les côtes d'Angleterre, les hélicoptères et d'autres manoeuvres militaires... Encore des canons et des bateaux de guerre! Ah, quelle misère!
Moi, je pensais que c'était fini. Eh bien, que nenni!! A la maison, en noir et blanc sur l'ORTF, je revois encore les mêmes images, d'un peu plus haut; mais ce n'est pas plus beau.
Je suis tranquille ici; pas de canons, pas de fusil. En attendant le prochain départ!....
Le bateau manoeuvre à droite, puis à gauche, entre les "coffres" des bateaux guerriers, et nous voilà presque accostés. Le bassin est étroit; pour éviter des ennuis, le commandant et son second ont fort à faire!
Garde montante, étrave, sur les défenses en bois du quai, le petit remorqueur a juste de quoi passer à l'arrière; les hélices remuent la vase jaunâtre du fond. Tout un art de manoeuvriers!!
Il faut dire que sur l'autre rive, se trouve l'aéroport derrière ses grillages, et tout plat commme il se doit. N'oublions pas non plus les éternels soldats! Ceux d'ici sont moins hargneux et plus détendus; mais ils sont bien présents.
Hardi, beau militaire!! Nikita a abdiqué et ramène ses fusées nucléaires. Il était temps! Il a perdu le bras de fer, et John (Kennedy??) est satisfait. Ainsi, nous baignons dans la sérénité, le danger est éloigné.
Pour mes premiers voyages, je suis servi! Ah! Les Antilles!...Les Doudoux, le rhum un peu beaucooup!!
Retournons chez nous.
Les côtes d'Angleterre, les hélicoptères et d'autres manoeuvres militaires... Encore des canons et des bateaux de guerre! Ah, quelle misère!
Moi, je pensais que c'était fini. Eh bien, que nenni!! A la maison, en noir et blanc sur l'ORTF, je revois encore les mêmes images, d'un peu plus haut; mais ce n'est pas plus beau.
Je suis tranquille ici; pas de canons, pas de fusil. En attendant le prochain départ!....
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On mouille à Haïti....
Nous mouillons à quelques encâblures de la côte; c'est un mot utilisé à tout bout de champ par des pseudo-journalistes, qui l'emploient donc à tort et surtout à travers. Brasse.... Encâblure.... Mille.... (brassse 1,80m environ) X10 X100. C'est simple, il suffit d'écarter les bras pour comprendre.
Comme tout le monde, la TV nous montre Haïti sous son vrai jour; la misère et la débrouille sont toujours présents; n'y aurait-il plus de "macoutes"?? Le "Flandre" est donc mouillé à quelques encâblures, au fond de l'anse de Haïti. De l'autre côté de la frontière, ce n'est pas "libre" non plus.
Le port de St-Domingue est dominé par la forteresse et elle est bien garnie de soldats en armes (Be quiet! Cool! Cool! Take it easy!) Pax Americana est là. C'est quand même surprenant que la misère attire ainsi le soldat, vaillant repousseur de liberté! Tout-à-l'heure, je disais Pax Americana, mais pas pour Cuba, qui a la Pax Sovietica!....
Sous le soleil du golfe du Mexique, l'Est, l'Ouest et le reste du monde jouent à cache-cache (ou cache-cash!), c'est selon sa fortune, fric ou liberté! Allons voir chez les Ricains à Porto-Rico; San-Juan... Toujours sous le soleil des soldats (oui, encore!), des GIs et des bateaux de guerre en quantité, mouillés sur coffres; nous voilà rassurés.
Dans nos îles, pas de misère, bien sûr! Ah la la!! Voilà un circuit particulier! Moi, j'ai 17 ans! Misère... Misère....
Comme tout le monde, la TV nous montre Haïti sous son vrai jour; la misère et la débrouille sont toujours présents; n'y aurait-il plus de "macoutes"?? Le "Flandre" est donc mouillé à quelques encâblures, au fond de l'anse de Haïti. De l'autre côté de la frontière, ce n'est pas "libre" non plus.
Le port de St-Domingue est dominé par la forteresse et elle est bien garnie de soldats en armes (Be quiet! Cool! Cool! Take it easy!) Pax Americana est là. C'est quand même surprenant que la misère attire ainsi le soldat, vaillant repousseur de liberté! Tout-à-l'heure, je disais Pax Americana, mais pas pour Cuba, qui a la Pax Sovietica!....
Sous le soleil du golfe du Mexique, l'Est, l'Ouest et le reste du monde jouent à cache-cache (ou cache-cash!), c'est selon sa fortune, fric ou liberté! Allons voir chez les Ricains à Porto-Rico; San-Juan... Toujours sous le soleil des soldats (oui, encore!), des GIs et des bateaux de guerre en quantité, mouillés sur coffres; nous voilà rassurés.
Dans nos îles, pas de misère, bien sûr! Ah la la!! Voilà un circuit particulier! Moi, j'ai 17 ans! Misère... Misère....
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aux îles du soleil....
Port-Au-Prince.... Haïti.... Santo Domingo... de l'autre côté de l'île d'Ispagnola. Ici, pas de quai pour accoster; rien d'autre qu'une estacade de bois pourri. Autour de nous, une nuée de piroogues en bois et des nageurs hélant tous les gens du bord: passagers et équipages. Tous parlent un peu Français, et sont très accrocheurs pour la pacotille ou le lancer de pièces (spectacle honteux, me semble-t-il). Oui mais s'ils attrapent l'argent, c'est un bienfait pour eux. Cela est spectaculaire pour tous les nouveaux arrivants comme moi. J'ai acheté ainsi une corbeille à fruits en bois sculpté que je possède toujours depuis cette première croisière en 1962.
C'est aussi la partie sans ennui pour ces pauvres gens; car à terre, c'est les tontons Macoute partout! Vile engeance que ces horribles tontons Macoutes, milice présidentielle du "docteur" Duvalier, dictateur intransigeant et mortifère.
Pour se rendre à terre, il faut embarquer dans nos chaloupes de service avec des horaires de départ et de retour précis afin de n'oublier personne en ville! Et quelle ville!! Ne pas marcher seul, ne rien avoir à voler qui soit visible sur soi, attention aux questions des gens et à vos réponses, car les macoutes sont partout et écoutent tout!!! Eviter de demander son chemin est un moyen d'éviter les ennuis car on vous demande pourquoi, et pour qui!
Il faut se fondre dans la foule du marché et de la vie miséreuse de tous les gens. Ne pas s'égarer en chemin, et ne pas rater votre navette à l'heure prévue, car à bord, le commissaire va contrôler les mousses! Les passagers sont de sortie; sous surveillance, pour aller voir la nuit une séance de vaudou; bien réelle. ils reviendront enchantés car les macoutes ont fait le tri!!
"Bienvenue à bord, messieurs-dames; voilà une sortie originale."
C'est aussi la partie sans ennui pour ces pauvres gens; car à terre, c'est les tontons Macoute partout! Vile engeance que ces horribles tontons Macoutes, milice présidentielle du "docteur" Duvalier, dictateur intransigeant et mortifère.
Pour se rendre à terre, il faut embarquer dans nos chaloupes de service avec des horaires de départ et de retour précis afin de n'oublier personne en ville! Et quelle ville!! Ne pas marcher seul, ne rien avoir à voler qui soit visible sur soi, attention aux questions des gens et à vos réponses, car les macoutes sont partout et écoutent tout!!! Eviter de demander son chemin est un moyen d'éviter les ennuis car on vous demande pourquoi, et pour qui!
Il faut se fondre dans la foule du marché et de la vie miséreuse de tous les gens. Ne pas s'égarer en chemin, et ne pas rater votre navette à l'heure prévue, car à bord, le commissaire va contrôler les mousses! Les passagers sont de sortie; sous surveillance, pour aller voir la nuit une séance de vaudou; bien réelle. ils reviendront enchantés car les macoutes ont fait le tri!!
"Bienvenue à bord, messieurs-dames; voilà une sortie originale."
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dans la Marine aussi, il y a des "castors".....
La Nature a ses moyens de défense naturelle qu'elle dissipe par tous les endroits du corps humain.
Chacun peut imaginer le résultat des vomissures dans les escaliers, avec ses maincourantes en cuivre et ses murs tapissés, et ses marches moquettées. Les jours de mer agitée dispersent la société; soit les passagers restent en cabines ou se risquent en salle à manger.
C'est une grande salle qui occupe toute la largeur du bateau avec sur chaque bord une rangée de doubles hublots rectangulaires et cachés par des rideaux. Le plafond est haut et les parois tendues de veau pour le décor. Des tables rondes aux places multiples avec des fauteuils bien fixés au sol (pont) par des tirants d'acier; bien sur, tout est moquette!...
Pour le tangage du bateau, on peut s'y faire; mais le roulis fait vaciller tous les gens qui marchent péniblement cahin caha en se cramponant. Le tangage a ses à-coups, et le roulis, son balancement. Qu'importe! On mange bien et finement. La mer se calmera bien!
Il faut bien entendu nettoyer et récurer tous les méfaits de la nature humaine; justement, le "castor" s'y emploie à merveille et longuement...
Mais ces journées de traversées ordinaires cachent un drame à venir!!
La fête est finie. On est de trop. Le grand bateau est arrivé avec ses deux cheminées ailées. Place aux "héros"! Mais comme tous les héros, il n'a encore rien fait. Je raconterai son histoire après. Alors, nous qui avons fait le boulot par tous les temps sur l'océan, car les vieux glorieux navires ont disparu, morts ou démolis, on nous éjecte sans un "merci"!!!
Nous étions pourtant bien vaillants, le nez dans la plume souvent, mais toujours à l'heure d'un port à l'autre, brave bateau!... Enfin, il faut laisser la place à ce bateau si beau, si neuf et nouveau, si! si! si!... D'autres horizons nous attendent plus chauds et plus ensoleillés, mais aussi, paraît-il, de moindre qualité.
Enfin, nous continuons d'exister! Fin du drame??
Chacun peut imaginer le résultat des vomissures dans les escaliers, avec ses maincourantes en cuivre et ses murs tapissés, et ses marches moquettées. Les jours de mer agitée dispersent la société; soit les passagers restent en cabines ou se risquent en salle à manger.
C'est une grande salle qui occupe toute la largeur du bateau avec sur chaque bord une rangée de doubles hublots rectangulaires et cachés par des rideaux. Le plafond est haut et les parois tendues de veau pour le décor. Des tables rondes aux places multiples avec des fauteuils bien fixés au sol (pont) par des tirants d'acier; bien sur, tout est moquette!...
Pour le tangage du bateau, on peut s'y faire; mais le roulis fait vaciller tous les gens qui marchent péniblement cahin caha en se cramponant. Le tangage a ses à-coups, et le roulis, son balancement. Qu'importe! On mange bien et finement. La mer se calmera bien!
Il faut bien entendu nettoyer et récurer tous les méfaits de la nature humaine; justement, le "castor" s'y emploie à merveille et longuement...
Mais ces journées de traversées ordinaires cachent un drame à venir!!
La fête est finie. On est de trop. Le grand bateau est arrivé avec ses deux cheminées ailées. Place aux "héros"! Mais comme tous les héros, il n'a encore rien fait. Je raconterai son histoire après. Alors, nous qui avons fait le boulot par tous les temps sur l'océan, car les vieux glorieux navires ont disparu, morts ou démolis, on nous éjecte sans un "merci"!!!
Nous étions pourtant bien vaillants, le nez dans la plume souvent, mais toujours à l'heure d'un port à l'autre, brave bateau!... Enfin, il faut laisser la place à ce bateau si beau, si neuf et nouveau, si! si! si!... D'autres horizons nous attendent plus chauds et plus ensoleillés, mais aussi, paraît-il, de moindre qualité.
Enfin, nous continuons d'exister! Fin du drame??
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Quand j'étais petit,seulement les commerçants avaient une télé,nous allions tous chez eux ,voir les feuilletons de zoro et autres?
Je ne sais plus,je dirais dans les années 60 !,en noir et blanc ce qui était très bien. Dix ans plus tard ,les écrans arrivaient dans les foyers,une belle invention!