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les souvenirs et les pensées de Roger Bernard...

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Roger Bernard et ses souvenirs: Roudouallec, Pont-Moor, Paris
et d'autres grandes villes!
La Terre,la Mer,le Ciel. . .

Roger Bernard et ses souvenirs: Roudouallec, Pont-Moor, Paris et d'autres grandes villes! La Terre,la Mer,le Ciel. . .

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les souvenirs et les pensées de Roger Bernard...

la vie à bord d'un grand paquebot....

 

 
   Eh bien, cet après-midi, je vais "fonctionner" pour la toute première fois de ma vie avec le métier de mousse de sonnerie. J'ai en particulier la charge du commissaire administratif. Ce monsieur est le Préfet du Bord; il a sous ses ordres des secrétaires (écrivains) et moi, j'ai la charge de distribuer à tous les officiers en titre les règlements définis. Cela va du commandant et en descendant tous les grades dans tous les services. Je transmets les documents écrits; c'est mon rôle principal et ainsi, je connais rapidement le bateau, du haut en bas....

   Ma place est au Pont A; et à ce pont, je soutiens pour les petits services les deux garçons de cabines en poste. Ceux-ci ont de nombreux passagers à conduire et à surveiller; je fais la liaison entre tous ces gens. Donc, je remets en mains propres au Commandant Yves Robichon, homme tranquille et sympathique les documents qui lui sont destinés; le contraire du second capitaine, mais celui-ci est le maître des manoeuvres et il ne manque pas de travail!

   Mousse du Commissaire, ce n'est pas rien, car j'ai de longues journées de travail; tôt le matin et tard le soir. Dans les années 1960, la majorité était à 21 ans et tous les mousses et matelots légers (apprentis) n'ont pas cet âge et sont donc surveillés et protégés. C'est pourquoi l'après-midi, j'ai quatre heures de sieste que je passe la plupart du temps à la passerelle. Là, je fais la connaissance des timoniers, ces matelots spécialisés qui sont à la barre du paquebot et ont aussi à faire le veille avec leur officier de quart.

   Et voilà pourquoi le commandant est sympathique.

   Ils m'ont aussi permis de prendre la barre, et le Pacha m'a surpris, mais il ne m'a rien dit et ne m'a pas interdit non plus d'y revenir... J'ai donc passé de bons après-midi à apprendre et à m'instruire. Il ne faut surtout pas réveiller la "mouchard" (répétiteur d'angles) en barrant, car tout se dérègle alors.

   Oserais-je vous dire que j'ai mes entrées à la passerelle?
   Eh bien, ma réponse est: oui!!

 

reflux: retour à la mer....

 

 
   E.A.M.... Ecole d'Apprentissage Maritime.... C'était en 1960, et c'était difficile. Mes débuts dans la vie ne sont pas très réussis, malgré tout ce que l'on m'a appris. J'attendrai donc encore une fois; mon avenir reste indécis, on ne mise guère sur moi!

   Mais après quelques mois d'attente, je serai sauvé par une lettre de la C.G.T. Compagnie Générale Transatlantique. Pas la CGT des communistes! J'ai donc reçu une offre d'embarquement sur le bateau que je préfère: le paquebot FLANDRE. Pour embarquer, ce ne fut pas si aisé, car une visite médicale très approfondie peut tout arrêter et pour cela, justement, je ne suis pas bien "armé"....Mais enfin me voilà accepté après une liste "négative" pour certains services à bord: je serai agent du service général (ADSG), le service hôtelier du paquebot Flandre.

   La CGT est une grande compagnie maritime qui gère de nombreux paquebots et cargos de ligne (services réguliers) et dispose donc d'un grand nombre de membres d'équipage.....
   Dorénavant, je suis donc inscrit maritime sous le numéro XXXX. Je n'ai pas encore quinze ans!!! Mais dans 15 jours, je serai prêt....

   Le grand jour arrive, ça y est, j'ai 15 ans!! 15 ans et 1 semaine!! C'est le 23 août 1961 que j'ai démarré dans la "vie".

   Je ne suis pas très fringant parmi tous ces inconnus qui m'entourent, ni dans mon bateau où je me sens perdu entre les ponts et les descentes (escaliers intérieurs), et cette sensation d'enfermement. Je suis vêtu de ma tenue de "groom"; on dit aussi "mousse de sonnerie", ce qui est plus français et plus professionnel. Que voulez-vous? C'est ainsi!

   Me voilà en pantalon marron à bande rouge, coiffé d'un calot de même couleur, avec surtout mon "Spencer" rouge à boutons de cuivre doré, en trois bandes, et tenus par une lanière. S'il vous plaît, ne riez pas! C'est tout un sport, car le port du calot est obligatoire selon certaines circonstances.

   De même, je suis chaussé de chaussures noires règlementaires avec lacets règlementaires eux-aussi, et posés à plat comme il se doit. Me voilà donc prêt à officier.

   Mais comme tous les débutants, je me trouve au bas de la hiérarchie. Oh!! Je compte bien vite apprendre, et évoluer!!....

 

cogito ergo sum....

 

 
   Combien ai-je passé de journées avec toi?
Je ne sais plus très bien depuis quand tu es là!
Au-dessus de mes épaules,
tu as toujours le beau rôle.
Certains jours, tu me fais vaciller,
tu ne sais plus gouverner.


En rentrant chez moi, je ne trouve plus les clés
que tu as oubliées.
Tu hésites à me dire que ce n'est pas ta faute,
mais celle d'un autre.
Je te surprends souvent à rêver,
assise sur ton canapé,
avec une oreille posée
sur ledit canapé.


En me couchant le soir, je te sens bien pressée
de retrouver ton oreiller.
Et que le matin, très tard, tu ne veux pas le quitter!
Je dois t'aider à rester debout sur ton cou.
En entrant dans la salle de bain,
où il n'y a guère d'entrain,
tu n'as pas l'air très "dans le coup".


Je dois te laver et te raser encore
et ensuite te frotter le corps
avec des onguents et des alcools vivifiants
Qui ne font pas mal aux dents.
Après tous ces efforts,
tu dodelines encore
et dans ma tasse de café,
tu es prête à tomber!


Certains jours je sens que tu ne veux rien faire.
Je ne peux pas te distraire,
mais il ne faudra pas rester là longtemps,
comme des fainéants!
Pour aller au marché,
je dois te secouer
et vérifier souvent que sur la liste,
qui est loin d'être simpliste,
tu n'as rien oublié.


J'en ai mare de prendre trop souvent des cachets
pour ma santé de maigrelet!
On me dit que tu régis tous mes mouvements
et même mes sentiments!
Quelque fois je sens bien que mes pas
ne vont plus droit!


Tu t'es laissée aller à boire des apéros,
tu en as bu plus qu'il n'en faut
et en sortant du petit bistrot,
je titube, car l'alcool n'est pas l'eau!
Les vapeurs montent haut,
et tu en profites trop!


Maintenant, pour rentrer,
ça va être coton!
J'espère bien qu'on ne va pas tomber
ou faire faux bond!
J'ai le cerveau embrumé
mais tu ne t'en soucies pas assez
et c'est encore moi le cornichon
qui ramène tout le monde à la maison!


Encore des sachets à prendre pour te soigner;
et on peut se coucher!
On règlera nos comptes demain matin
par un pot de l'amitié et un verre de vin
et tout pourra recommencer!
On va tout redémarrer....

On ne se quittera plus
et ça, c'est comme de bien entendu!....

 

finistérien ! ! ! ....

 

 
Finistérien!!!! Gasht!!!! Moi aussi, je suis Finistérien!!!!

Comme tous mes amis de l'autre côté de la "place"; que dis-je là?? de la "Frontière" entre le Finistère et le Morbihan, entre le 29 et le 56.

Il y a Jean Marc'hadour, notre ami ex-"homme de lettres" Jean Le Brocher, feu mon très cher ami François Manchec bien entendu. Et moi, Roger Bernard dit la Belette.... J'étais donc frontalier et j'allais à l'école publique des Morbihanais!...

Vi dam doué! Oui vat!!

Quelle belle époque, quand même! Franchir la frontière tous les jours et en toute liberté!! Ah!!! J'écris ça avec plaisir! 

Sur des récentes photos sur le blog "Roudouallec", je vois Monsieur Louis Kerneur et Monsieur Désiré Le Guellanff, qui ont été tous les deux mes instituteurs, comme Monsieur André Marhic!

Monsieur Le Guellanff devait être le dernier, je pense. Je me souviens aussi qu'il était très adroit pour le jet de morceaux de craie dans le bec des bavards (devinez pourquoi je sais ça!!)

Alors, moi, j'ai quitté Roudouallec en 1957 et je connais la plupart des noms des messieurs sur les récentes photos bien qu'anciennes. Finalement, ça n'est pas si ancien que ça, 1955 à 1957....

Merci pour ces vieilles photos, Jacques; Amitiés, Roger.

 

 

j'aime la mer comme une femme....

 

 
   Non! Pas de pêche en Islande....
   Et l'école, ce n'était pas ça!....
  Alors, Joséphine et Henri se sont ligués pour me venir en aide. Ma chère tante et le directeur de l'école, malgré mon ignorance, avaient remarqué mon attirance vers les bateaux. Toute une éducation à refaire, donc.... Un grand, un immense MERCI à eux qui m'ont ouvert l'esprit à une vie nouvelle. C'est peut-être une grande phrase, mais s'ils n'avaient rien fait, alors je n'écrirais rien. Grace à eux, j'ai beaucoup appris, mon esprit a vite mûri.


   Mon oncle lui-aussi était de la partie, en me montrant les pièges de la vie en société, en me mettant les points sur les "i"....

   A ce moment-là, je ne connaissais rien du monde marin, sauf que les bateaux flottent sur l'eau et que la nuit, ils s'arrêtent sans doute?... Ensuite, à l'Ecole des Mousses EAM du Havre, j'ai eu comme instructeurs "bout de bois" et "bout de fer".... Un peu rustres comme professeurs, mais c'était ça ou rien!

   Bien sûr, j'ai eu des leçons de canotage  à voile, à l'aviron, au moteur. Encore une galère pour moi, enfant de la terre, entouré de jeunes marins très avertis!
   Ici, pour les lecteurs tentés par le rire, allez donc tirer sur le bois mort  (aviron.... Il n'y a pas de rame!.... sauf pour les haricots!...)


   Nous avons aussi des leçons d'Anglais, qui me plaisent beaucoup plus, et d'autres divertissements sportifs comme la course à pied (en sabots!) sur les galets et la plage bien froide dans le vent du matin... Vivifiant, n'est-ce pas??     
   Bien entendu, le matin, il y avait le salut aux couleurs. En uniforme et en sabots, marcher au pas comme des petits soldats. Tout est froid, ou même glacé dans la cour ou sur la plage. Aucun répit! Marche!! Marche!! Marche!!... Moments inoubliables de fraîcheur et de jeunesse asservie (pas trop, quand même!)


   Je suis encore l'original, tombé dans le berceau des marins connaissant tout de la mer! Des gars de Paimpol, de Douarnenez, de Concarneau, etc.... J'ai tout appris devant eux qui savaient déjà: godiller, nager, manoeuvrer, épisser, coudre, et surlier... Je ne me suis pas trop mal tiré de tout ça!!.... Dans toutes les écoles, on doit apprendre un tas de choses pour notre bien et notre avenir, et en faire profiter notre beau pays qui nous a si bien formés. Mais en supporterais-je la charge toute ma vie??

   Donc j'ai appris, mais pas abouti car au bout, pas de C.A.P.!! Encore raté!! Ce n'est pas facile de changer tout le temps! Peu de repères! Seulement de l'envie!....

   Cela ne m'a pas empêché de naviguer, mais il a fallu attendre et encore douter... A quatorze ans, je n'ai plus les mêmes copains d'école, c'est assez dur à comprendre. Mais lors d'une visite au Havre, j'ai retrouvé sur les quais un de mes premiers nouveaux amis, du temps de l'Ecole François 1er! Quarante-sept années avaient passé! Mêmes souvenirs du directeur "Henri"....