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les souvenirs et les pensées de Roger Bernard...

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Roger Bernard et ses souvenirs: Roudouallec, Pont-Moor, Paris
et d'autres grandes villes!
La Terre,la Mer,le Ciel. . .

Roger Bernard et ses souvenirs: Roudouallec, Pont-Moor, Paris et d'autres grandes villes! La Terre,la Mer,le Ciel. . .

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les souvenirs et les pensées de Roger Bernard...

le banc de terre et la maison....

 

 
     Celui-ci se trouve face au soleil, au lieu-dit Goarem-Volez, quelque part sur la route de Quimper, au-delà de ma commune de Roudouallec. On franchit l'Isole, à Pont-Moor et on dépasse la place qui sépare et délimite les deux départements du Finistère et du Morbihan. Cet endroit est un lieu de repos et de tranquilité, qui permettait à feu mon grand-père Jakez de profiter du soleil, qui n'est pas toujours des plus généreux dans la dispense de ses rayons pourtant bienfaisants.

     Ce banc est sobrement aménagé; quelques coups de faucille ont suffi pour en enlever les ronces et les ajoncs piquants, et un balai de genêt a fini la préparation du terrain. Le talus est par conséquent rapidement apprêté et j'y ai moi-aussi maintenant ma petite place! Nous sommes assis lui et moi en face de la maison de Joséphine et de son regard braqué surtout sur moi. Eh bien, je dois dire qu'à cet endroit, j'ai appris à tailler des baguettes de noisetier, à me tresser des chapeaux en joncs et d'autres en feuilles de châtaigniers attachés les unes aux autres par quelques épines.

     Egalement, il n'est pas question que j'oublie les petits moulins à eau, ni les barrages quand le fossé était inondé et le banc inaccessible! Pour rentrer à la maison, il me suffisait de traverser la route et d'ouvrir la petite barrière de notre propriété.

     A droite se trouvait le jardin potager. Dans le fond, "jardin" suffit, car ces endroits-là ne sont pas décoratifs mais plutôt alimentaires. Il s'y trouve aussi un clapier qui me permettait de voir de près la vie animale à la hauteur de mes six ans. Notre maison était fraîche et plutôt rustique, avec son mobilier habituel formé d'armoires, de tables et d'un buffet; sans oublier cette "chose" grillagée finement qu'on appelle un cellier.

     Tel était le petit monde de ma chère Joséphine.

 

chez nous, il faisait bon....

 

 
     Pour chauffer la maison dont le sol était en béton, il n'y avait qu'une simple cuisinière énorme et toujours alimentée de bois sec: ses plaques de fonte rougeoyantes, son bac à eau chaude avec un petit robinet pour faire couler l'eau. Ah! Je m'y suis bien brûlé les doigts, et même le front, à m'y approcher de trop près!!

     Comme j'étais encore bien petit, mon lit se trouvait à côté du "noël" (l'âtre) car bien sûr, nous y avions une cheminée où, sur un magnifique trépied, on faisait une cuisine comme toutes les campagnes environnantes. Chez nous, le beurre reignait en maître, avec le pain et le lard.

     Dans la maison, il y avait aussi bien sûr un escalier qui menait à l'étage et là, c'était le domaine de feu mon grand-père que j'entendais ronfler abondamment!

     Ce n'était ni une maison perdue, ni isolée, car nous avions de proches et bons voisins. Comme nous étions tout de même à la campagne, la nature était partout, comme mon copain le hibou, caché dans son châtaignier et qui ululait autant que ronflait mon grand-père. N'oublions pas non plus notre Minouche, notre chasseresse à pattes de velours qui nous faisait l'étalage de ses proies autant à poils qu'à plumes, avant de les croquer!

     Et pourtant, il y avait un réfractaire qui continuait à ronger le pain et les journaux du grand-père! Un rat? Une souris? Allez savoir!...

     La lampe à alcool, ou peut-être à pétrole, nous éclairait chichement pour les repas du soir; sans oublier la lampe "pigeon", qui nous veillait et nous épiait toute la nuit....

     Venait le jour, et la vie reprenait son cours habituel. Pas de réveil pour m'inquiéter, seulement les craquements du moulin à café que feue Joséphine tenait serré dans son tablier, et qui le tournait durant de longs moments....

     Que faisait mon grand-père? Je ne saurais le dire.... Sans doute s'occupait-il du jardin et de ses lapins.

 

errances dans la cité portuaire de Brest....

 

 
   Ce lundi 28 octobre, "ils" sont encore tous à quai: les fromveur, Enez Eussa III, Molenez, et André Colin. Aujourd'hui, pas de sortie à cause de la tempête. Le "bureau" est tout de même ouvert; et j'apprends que demain, je ne partirai pas car les bateaux sont déjà pleins de tous les "Iliens"...

   Petites informations: fromveur >>>>> nom du chenal entre Ouessant et la côte; Enez Eussa >>>>> île d'Ouessant; Molenez >>>>> île de Molène; André Colin >>>>> nom d'un député du nord-Finistère. Tous ces noms évoquent les îles du Ponant où la terre et la mer se frottent hardiement. Dans le port, tout le monde attend l'accalmie: Pen-Ar-Bed, remorqueurs et pêcheurs....

   Je suis presque le seul à marcher par ici, tout semble endormi. Cet après-midi, je fais un tour en ville pour voir et visiter les musées, les Avenues, les allées et surtout les escaliers, nombreux et magnifiques! Quelques parcs et jardins et aussi des pavés.... Me voici arrivé près de la forteresse qui domine évidemment cette belle rade de Brest.

   Eh bien oui, c'est pour cela qu'elle est là!.... Bon, je continue ma promenade ou plus exactement mon "errance" vers les hauts piliers du Pont de Recouvrance, chargé de toute une "histoire" et d'une belle chanson mentionnant les misères des marins ainsi que leurs espérances. Depuis la Penfeld et ses navires guerriers, j'ai remonté, et le mot est juste, la Rue de Siam, qui était naguère la rue des matelots, des bars, des cafés, des bordels aussi, au temps glorieux de la vie militaire.

   De nos jours, cette rue possède toujours ses officines tout aussi achalandées, certes, mais d'un commerce bien moins sournois et coquin mais tout autant lucratif....

 

Ah! Je ris de me voir si belle en ce miroir....

 

 
     Ce qui me "sauve" aujourd'hui, c'est que je peux écrire sans autres repères que ceux de mes souvenirs non encore couchés sur le papier.Oh, ça patine un peu car en dehors de chez moi, à Paris,il y a du bruit; la Nouvelle-Athènes, le quartier où je réside, est bien envahi, même si la rue "monte" au fur et à mesure que les numéros grandissent.

     Je crois bien que je vais parler un peu de ce quartier, et puis aussi de Saint-Georges, tout à côté, qui nous crée tout ce bruit, justement.... Un peu plus haut et perdu près des bus et du métro, se trouve le "petit jet d'eau de la Place Pigalle", qui hélas n'est plus qu'un souvenir de chanson, un peu guilleret si vous voulez.

     Plus loin on imagine bien le célèbre "Moulin Rouge" et son French Cancan!Mais ceci appartient plutôt à la vie montmartroise, laquelle est bien plus connue. "Ma" Nouvelle Athènes est un îlot de maisons de Maîtres, avec parcs et jardins, car à l'époque lointaine de leur création, l'époque des cantatrices d'opéras, du Palais-Garnier et d'autres bâtisses de cette veine-là, beaucoup d'entre elles vivaient par là, dans ces rues de la Nouvelles Athènes. La rue des Dames, le Musée Gustave Moreau et celui, coquet, de la Vie Romantique que j'ai fait voir de près à mon ami Jacques de Rououallec, se situent vraiment proches de mon logis.

    
Vous l'imaginez bien, sans doute aucun, les artistes morts qui vivaient là sont inhumés un peu plus loin, dans le célèbre cimetière de Montmartre qui est, foi de moi-même, bien "fréquenté" par ces disparus qui eurent leurs heures de gloire et même d'Histoire, avec un grand "H"...C'est ainsi que feue notre chanteuse contemporaine Dalida, disparue volontairement, repose tout en haut, parmi les vieilles tombes du cimetière de Montmartre, dans la première rangée du haut.

 

Poésie? Tristesse? Mélancolie?

 

 
     Mardi 5 Novembre, 17h45. Journée sombre et pluvieuse. Je vais tenter encore une fois d'écrire, ou plutôt de raconter quelques "pensées des 15 jours passés en Bretagne" sur la mer et aux abords de celle-ci. Comme d'habitude, écrit en vrac et dans le désordre et la tourmente....

     Je commence au soir du 27 octobre à Brest, en pleine dépression atmosphérique, bien froide et pluvieuse. Ma chambre, aux "Gens de Mer" est très fraîche mais tout de même j'ai vue sur le Quai Malbert et les "éperons". Mon sac marin défait, me voilà en quête d'un restaurant ou d'une crêperie afin de bien revoir la vie des gens.

     J'y trouve un "Tonnerre de Brest" typique, à base de lard, de blé noir, de pommes de terre, d'échalotes et de pain gris sans que, bien sûr, l'on n'oublie le bon beurre salé de mon pays breton.... Arrosons tout cela d'un pichet de gwin rhu, de vin rouge (le premier après une semaine de navigation en mer).... et pour finir, une "kraz", une "bien croquante", comme on le disait encore chez moi jadis, et que l'on dit toujours.

     Je crois que je devais être non pas dans un vrai restaurant, mais plutôt dans une crêperie.

     Une crêpe "kraz", c'est une crêpe de blé noir (ou de froment) avec une grosse noix de beurre, une pure merveille!!!

     Après ce plaisir gastronomique, me revoilà sur les quais et sous la pluie, qui nous forçait à tituber par la bourrasque, pour regarder, bien amarrés, les transbordeurs de Pen-Ar-Bed qui dormiraient à quai pour cette soirée-là au moins.Ils étaient à peine éclairés de quelques feux!

     Je poursuis encore un peu mon chemin vers un endroit plus accueillant, comme une brasserie, car ici en bord de mer, elles disposent d'un grand choix de bières, de quoi se désaltérer en voyageant dans l'Europe toute entière.

     Trois quarts d'heure de détente avant de rentrer et d'écrire, pour ne rien oublier.